Nous, participantes et participants à la conférence sur « Oasis et Changement Climatique : impacts et alternatives », organisé par la Coalition Marocaine pour la Justice Climatique (CMJC) et le Réseau Marocain pour le Droit d’accès à l’information (REMDI), le dimanche 30 octobre dans le cadre du festival «Taragalte» à M’Hamid El Ghizlane et à l’occasion de la COP22 qui se tiendra à Marrakech du 7 au 18 novembre 2016;
- Conscients de la gravité des effets néfastes du changement climatique sur les espaces oasiens dans toutes leurs dimensions sociale, économique, culturelle et écologique … ce qui affecte entre autres la sécurité alimentaire, l’emploi et provoque la migration et la dégradation des systèmes écologiques,
- Considérant que les populations oasiennes souffrent, en plus des effets néfastes du changement climatique, de politiques publiques inappropriées à la lutte contre les retombées négatifs du changement climatique.
Nous estimons nécessaire de prendre les actions urgentes suivantes :
Sur le plan national
- Revoir les stratégies et les politiques publiques des oasis ainsi que les lois actuelles de l’urbanisme, l’eau, l’agriculture …. afin de les rendre compatibles aux nouvelles conditions climatiques. Cette révision devra se faire avec la participation de la société civile et des populations locales,
- Veiller à prendre, en consultation avec la société civile, les mesures juridiques nécessaires pour garantir le droit du public à l’accès à l’information environnementale et climatique telles que recommandées par l’accord de Paris et l’Agenda des Nations unies sur les Objectif du Développement Durables 2030,
- Intégrer la donne environnementale dans le système d’éducation nationale, afin d’assurer l’éducation à l’environnement et au changement climatique, et lancer des campagnes publiques de sensibilisation, visant en particulier les populations des oasis afin de garantir une forte mobilisation pour lutter contre le réchauffement climatique. Ces campagnes devront continuer au-delà de la COP22.
Sur le plan régional
- Coordonner les initiatives régionales (Sahel et Afrique du Nord) de la société civile et des pouvoirs publics menées dans l’espace oasien à travers l’échange des expériences et du savoir-faire pour renforcer la résilience et l’adaptation au changement climatique,
- Etablir d’autres plaidoyers unifiés qui visent entre autres à aider les populations à travers une justice fiscale, permettant la défiscalisation des produits d’invention en faveur du développement durable et qui œuvrent à la protection et à la réparation du patrimoine oasien des pays de la région.
Sur le plan international
- Appeler les Partenaires de la Cop 22 qui se tiendra du 7 au 18 novembre à Marrakech à accorder l’intérêt nécessaire aux défis climatiques dans les zones oasiennes dans le monde et au droit d’accès à l’information environnementale et climatique,
- Conjuguer les efforts pour endiguer les effets négatifs des mutations climatiques et pour apporter l’aide financière et technique nécessaires à travers des stratégies et programmes intégrés.
A travers cet appel, nous les participantes et participants à cette conférence organisée à la veille de la COP 22, invitons la société civile nationale, régionale et internationale à œuvrer pour la sauvegarde, la préservation et la réhabilitation des oasis en tant que première barrière devant le phénomène de désertification, et à plaider pour le droit d’accès à l’information publique environnementale et climatique nécessaire à la participation des populations concernées dans la conception, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des politiques publiques visant la lutte contre les effets du changement climatique dans les oasis et de part le monde.