ARTICLE 19 a organisé, du 15 au 17 mai 2013 à Tunis, trois réunions de concertation pour évaluer les besoins en matière de formation pour assurer la protection des journalistes et des défenseurs de droits humains en Tunisie. La première réunion a ciblé les journalistes, parmi eux ceux et celles qui ont reçu des menaces de mort ou qui ont subi des attaques de violence au cours de l’exercice de leurs fonctions, ainsi que les organisations défendant leurs droits. La deuxième réunion a ciblé des représentants de la société civile œuvrant dans le domaine de défense de la liberté d’expression et la troisième a ciblé des juges et les avocats.
Les participants des trois réunions ont évoqué leurs volontés et besoins d’avoir des formations selon les priorités et les préoccupations de chaque groupe cible. Les journalistes ont exprimé surtout leurs besoins d’être formés sur les lois et conventions internationales et nationales qui les protègent contre les attaques et les techniques et pratiques de leurs sécurités physiques sur terrain. Ils ont demandé aussi le renforcement de leurs capacités juridiques pour poursuivre leurs plaintes, faire face à la complexité des procédures judiciaires et défendre leurs droits.
De leurs parts, les juges et les avocats ont révélé la nécessité de bénéficier des formations qui visent à promouvoir leur culture de droits humains, surtout en relation avec le droit à la liberté d’expression et de l’information. Ils ont considéré que des formations rassemblant les juges, les avocats et les journalistes pourront être très bénéfiques surtout au niveau d’échange et partage des informations et des connaissances d’une part et pour atteindre une compréhension mutuelle des spécificités de la profession de chaque groupe d’autre part.
La question de l’impunité dans la mesure où cette dernière incarne un problème auxquels les journalistes et les défenseurs des droits humains sont confrontés a été soulevé comme un défi à relever en Tunisie après le 14 janvier et qui demande des efforts communs des ONG nationales et internationales concernées, des juges et avocats et les journalistes et les défenseurs des droits humains eux-mêmes.
Les principales propositions qui ont été avancées à ce sujet sont : mener une campagne nationale de sensibilisation contre l’impunité et pour la protection de la liberté d’expression, la création d’un espace coopératif entre les journalistes, les acteurs de la société civile concernée, et les avocats et les juges pour fournir l’assistance juridique aux demandeurs et lutter contre l’impunité, lancer une campagne d’information et de sensibilisation pour la révision des lois en rapport avec la protection des journalistes.
Cette mission d’évaluation des besoins s’inscrit dans le cadre du programme régional d’ARTICLE 19 consacré à la protection juridique et physique des journalistes et des défenseurs de droits humains en Afrique du nord, en particulier en Tunisie. Elle vient en réponse aux recommandations formulées par les participants de la conférence Nord-Africaine organisée en mars 2013 sur « La protection de la liberté d’expression, d’association et de manifestation dans l’espace civique poste printemps arabe. »
Source :
IFEX.org