Malgré la réalité sociale que représentent « la mère célibataire et son enfant », de larges franges de notre société, bloquée par des tabous, continuent à occulter jusqu’à leur existence.
En 2009, 27.200 femmes ont accouché d’un bébé hors mariage. Celles qui ont décidé de garder et de protéger « seules » leur enfant, subissent exclusion et violences au moment où « le père biologique » n’assume aucunement ses responsabilités.
Dès leur grossesse, nombreuses mères célibataires sont « poussées » en dehors de leurs milieux affectifs et de leurs réseaux sociaux. Sans domicile et sans ressources, ces femmes sont à la merci d’exploitations multiples (violences verbales, abus sexuels, emplois peu ou pas rémunéré, etc.) et sous l’influence des mafias d’enfants qui les harcèlent pour « céder » leur bébé à des tiers.
La peur, l’analphabétisme et la pauvreté conduisent des femmes à envisager le suicide, l’abandon de leur enfant ou parfois même l’infanticide. En 2009, 8.760 enfants ont été abandonnés, soit 24 bébés par jour. 38% d’entre eux l’ont été de manière illégale. Ces nourrissons sont retrouvés morts de faim et de froid ou sont recueillis pour des fins futures d’exploitation : mendicité, trafics, domesticité et prostitution.
Pour aider ces femmes et enfants à survivre dans le respect de leurs droits fondamentaux et à s’épanouir dans un environnement stable et digne, des associations marocaines interviennent auprès des mères célibataires et leurs enfants en situation de vulnérabilité et de précarité, les prennent en charge, protègent leurs droits et les accompagnent dans une démarche concertée d’insertion sociale et/ou professionnelle durable.
A l’occasion de la journée de la femme, l’Association INSAF en appelle aux responsables institutionnels aux niveaux national, régional et local pour harmoniser la législation et la réglementation marocaines avec l’esprit et la lettre de la Constitution et avec les normes internationales pour garantir à la mère célibataire et son enfant le respect de leurs droits.
Elle en appelle, également, à la mobilisation de tous les acteurs sociaux, à l’opinion publique et aux médias pour faire avancer ces revendications.
Pour les femmes et les hommes d’INSAF