Le Conseil National réuni en session ordinaire les 15 et 16 Janvier 2016 au siège national du RAJ, pour évaluer l’exercice de l’association durant l’année 2015 et débattre de la situation générale du pays, du contexte national, régional et international.
Cette session est dédiée à la mémoire du feu Hocine Ait Ahmed, l’un des monuments de l’histoire Algérienne, homme de consensus, symbole de la lutte démocratique pour un Etat de droit et de justice sociale et d’un Maghreb des peuples.
Après un large et fructueux débat, le Conseil National considère que :
53 ans après l’indépendance, le pays est secoué par des crises successives et multidimensionnelles qui menacent les valeurs 1ier novembre 1954 et les orientations du congrès de la Sommam.
Le pays vit au rythme d’un régime autoritaire qui ne se souci que de sa survie au détriment de l’intérêt général du pays où le système souffre d’un déficit démocratique battis sur des institutions illégitimes incapables de prendre en charge les attentes et les aspirations de la population, ajoutant à cela le musellement des libertés individuelles et collectives notamment la liberté d’association et d’expression, atteintes aux droits humains, répression et étouffement sous toutes leurs formes de l’action politique, syndicale et associative.
En dépit de l’embellie financière qu’a connue l’Algérie ces dernières années, les pouvoirs publics n’ont pas pu mettre en place une politique économique productrice de richesse et génératrice d’emplois affranchit de la rentre pétrolière.
La chute des prix du pétrole a mis à nue l’échec des politiques économiques basées sur l’achat de la paix sociale, le clientélisme, la bureaucratie et la corruption. Au lieu de tracer les contours d’une vision et d’une stratégie de développement, les pouvoirs publics recourent à des fuites en avant à travers la politique d’austérité où le simple citoyen paye les errements des décideurs, la promulgation de la loi de finance 2016 en dépit d’une large contestation en est un exemple d’entêtement et d’absence de volonté des pouvoirs publics d’engager un débat national large, profond et inclusif afin de trouver des solutions adéquates.
Le contexte national marqué par une crise institutionnelle, les contestations cycliques des citoyens, la cherté de la vie, la précarité et les inégalités sociales, le chômage et l’exclusion, fragilise le tissu et la cohésion sociale et les fondements de l’État. Ajoutant à cela, le contexte régional inquiétant et instable à nos frontières qui exige la consolidation du front interne à travers la restitution de l’État à la nation et le respect de la volonté populaire.
La jeunesse, ce potentiel humain capable de contribuer au développement du pays souffre de l’absence d’horizon et confronté à des défis majeurs à savoir un système éducatif et universitaire à la traine, la Harga, le chômage et le désintéressement de la chose publique.
Face à cette situation alarmante, le Conseil National du RAJ :
Ø Met en garde les pouvoirs publics sur leur politique d’entêtement et de la sourde oreille face aux revendications légitimes des algériennes et des Algériens et considère que seule la restitution de la parole au peuple Algérien peut faire face aux dangers qui guettent l’Algérie.
Ø Réjouit de la reconnaissance de la langue Amazigh comme langue nationale et officielle qui est un fruit des luttes démocratiques de longue haleine, et considère que la crise que vit le pays n’est guère une crise de textes ou de législations mais du piétinement et du non-respect de ces derniers. La loi fondamentale n’est pas une affaire d’un groupe d’experts ou d’une commission, la constitution ne peut refléter les attentes et les aspirations des citoyens « es» que si elle est l’émanation d’un large débat national où tous les Algériens (es) se reconnaissent dans leur diversité.
Ø Considère que seul la sauvegarde des acquis sociaux, du secteur économique publique et la libération des initiatives dans la transparence et l’égalité permettront la construction d’une économie nationale productive de richesse indépendamment des hydrocarbures.
Ø Réaffirme l’attachement de l’association RAJ à la lutte pacifique pour se réapproprier les espaces de libre débat, le respect des droits de l’homme et des libertés.
Ø Appelle la société civile, les mouvements sociaux, les syndicats et toutes les forces progressistes à se mobiliser et construire un front capable d’amorcer un processus démocratique pour l’avènement d’une république démocratique et sociale l’un des serments de la déclaration du 1ierNovembre 1954.
Alger, le 16/01/2016.
Le Conseil National