Communiqué
La nuit du 16 octobre 2017, les services de Sécurité marocaines ont intercepté une délégation de militants associatifs venus au Maroc comme observateurs au procès du journaliste Hamid Mahdaoui et d’autres activistes détenus à Casablanca à la suite des mobilisations du Hirak du Rif. La délégation était composée de représentants de la Société civile tunisienne, à l’initiative de l’Association Yaqadha (Vigilance pour la Démocratie et l’État civil), du Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme (CRLDHT) et du Forum Tunisien des Droits Économiques et Sociaux (FTDES).
Nos amis Massaoud Romdhani et Ridha Raddaoui, membres de la délégation accompagnés par Mustapha Hattab, membre du Forum des Alternatives Maroc (FMAS) se sont retrouvés face aux forces sécuritaires après dix heures de route depuis Casablanca. À 45 km de Houceima, ils ont été empêchés d’accéder à ce haut lieu de mobilisations sociales des habitants de la région contre l’injustice qui perdure depuis des décennies.
Nous tenons à rappeler que la délégation de la société civile tunisienne s’est déplacée à Casablanca et voulaient rejoindre al Houceima afin d’observer la situation des habitants et de leur exprimer leur soutien à leurs revendications légitimes. Outre Massaoud Romdhani et Me Ridha Raddaoui, la délégation était composée de Mes Yousra Daaloul et Souhayl Mdimegh venus en défenseurs du journaliste Hamid Mahdaoui et des détenues du Hirak du Rif qui devaient passer en jugement à Casablanca le 17 octobre 2017.
La mesure prise par les autorités marocaines constitue à nos yeux une atteinte flagrante aux droits de l’Homme, un coup porté aux principes de solidarité maghrébine et une tentative de couper le Hirak de son environnement populaire maghrébin solidaire des mobilisations depuis le début.
Convaincu que le Maghreb des peuples survit et survivra grâce à cette solidarité :
- Nous dénonçons cette pratique et la voie répressive choisi par les autorités marocaine qui nous rappelle les pratiques d’ancien régime en Tunisie.
- Nous appelons toutes les organisations, tunisiennes, maghrébines et internationales, de défense des droits de l’Homme à condamner cette mesure ; à faire pression sur les autorités
marocaines afin de forcer le blocus autour de Houceima et d’ouvrir une enquête sérieuse sur les sévices subis par les prisonniers, le journaliste Hamid Mahdaoui , les activistes et les dirigeants du Hirak dans les lieux de détentions ; à réclamer la libération immédiates de ces détenus et l’ouverture du dialogue avec les représentants du Hirak afin d’élaborer une feuille de route qui tienne compte des revendications de la population relatives au développement et à la justice sociale.
- Nous réitérons notre engagement à poursuivre la lutte commune avec toutes les forces sociales et civiles maghrébines : pour un grand Maghreb démocratique qui respecte les droits de l’homme
Organisations signataires
- Association vigilance pour la démocratie et l’État civique (Yakhadha)
- Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme CRLDHT
- Le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux FTDES
- La ligue Tunisienne des droits de l’homme LTDH