Aujourd’hui, encore une fois, les organisations de la société civile marocaine se trouvent interpellées et visées par la récente décision du gouvernement marocain à travers son Ministère des Affaires Etrangères et de Coopération.
En date du 27 mars 2017, ce département a émis une circulaire dont le contenu est, pour le moins que l’on puisse dire, à l’opposé du discours officiel et des engagements de l’Etat marocain.
Bien qu’elle soit adressée aux missions diplomatiques étrangères au Maroc, les invitant au respect du canal diplomatique, ladite circulaire vise à réduire l’espace de coopération des associations avec leurs partenaires étrangers.
Après, la création de l’amalgame suscité par l’ex gouvernement suite à sa diffusion des listes des associations bénéficiaires du financement des bailleurs de fonds étrangers, sous prétexte de la transparence, le mouvement associatif de développement démocratique rassemblé dans le cadre de l’Appel de Rabat a dénoncé les soubassements de la position du gouvernement, à l’époque, visant en particulier les associations démocratiques les accusant implicitement de non transparence et de servir des agendas étrangers menaçant la sécurité et la stabilité du pays.
Or, ce sont particulièrement les associations démocratiques, qui par leur déclaration systématique, fournissent ces données dites méconnues des autorités.
Par son approche, le gouvernement marocain renforce sa politique de restriction de l’espace de liberté des ONG et de leur autonomie. Cette position est à l’opposé des engagements exprimés par l’Etat marocain dans l’ensemble du processus d’efficacité de la coopération pour le développement, à commencer par la déclaration de Paris en 2005 jusqu’aux récentes déclarations de Busan 2011, Mexico2014 et de Nairobi 2016
Tout en s’interrogeant sur les finalités d’une telle démarche, dans un contexte national et international extrêmement problématique et complexe, nécessitant l’engagement les ONG contre les régressions menaçant la liberté d’association et les libertés fondamentales, les associations de la Dynamique de Rabat refusent et dénoncent sans réserves, toutes les restrictions de l’environnement favorable à leur action et au développement démocratique.
Elles réitèrent par la même occasion, leur revendication de l’obligation d’assurer un financement public permanent, transparent et équitable aux associations dans le respect des règles de la transparence et de la redevabilité.
Considérant l’approche préconisée comme contraire à l’esprit et au contenu de la constitution de 2011, une violation de la loi 75.00 régissant le droit des associations, et constituant une menace à la liberté d’association les associations de la Dynamique de l’Appel de Rabat invitent l’ensemble des forces démocratiques à défendre leurs acquis contre toute restriction et interprétations tendancieuses des Traités internationaux pour étouffer l’initiative, la liberté et l’autonomie du mouvement associatif démocratique.
Rabat, le 18 avril 2017