« La loi organique relative à l’officialisation de la langue amazighe » est le thème d’une journée d’étude organisée, mercredi Chambre des conseillers, initiée par la Fédération nationale des associations amazighes (FNAA) avec la participation de représentants d’institutions nationales, de la deuxième Chambre et d’acteurs de la société civile.
Cette réunion s’inscrit dans le cadre du débat public sur les deux projets de lois organiques relatives à l’officialisation de la langue amazighe et au statut du Conseil national des langues et de la culture marocaine, a indiqué le président de la Chambre des conseillers Hakim Benchamach, lors de cette rencontre placée sous le signe « l’amazighité: une responsabilité et un patrimoine commun à tous les Marocains ».
Il a noté que les différents acteurs œuvrant dans le domaine déplorent « le retard enregistré dans la promulgation des lois organiques dédiées », soutenant que ce retard n’impacte pas uniquement le processus de mise en œuvre de la Constitution, notamment l’article 5, mais influe aussi sur nombre de lois relatives à la préservation des droits linguistiques et culturels, l’enseignement, la fonction publique et aux collectivités territoriales.
Pour sa part, le secrétaire général de l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), El Houcine Moujahid, a appelé à consolider les acquis et les réalisations en matière de promotion de la langue et de la culture amazighes lors de l’élaboration des lois organiques relatives à l’officialisation de la langue amazighe et au statut du Conseil national des langues et de la culture marocaine.
Il a souligné la nécessité de doter les institutions amazighes des moyens leur permettant de remplir leurs rôles, assurer une formation continue aux cadres et responsables du secteur, créer des branches dédiées à la langue amazighe dans les universités et d’intégrer cette langue dans les différents ministères, en l’occurrence la Justice, la Communication, l’Intérieur, les Habous et les affaires islamiques et le Tourisme.
Le représentant du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Mustapha Jallouq, a mis en relief l’importance d’élaborer une loi organique de qualité pour permettre à la langue amazigh d’assumer sa fonction de langue officielle à côté de l’arabe.
Des représentants de groupes parlementaires ont, de leur côté, relevé que l’élaboration de cette loi nécessite l’adoption d’une approche participative, exprimant le souhait de mettre en œuvre l’article 5 de la Constitution qui stipule l’officialisation de l’amazigh.
D’autres intervenants de la société civile ont estimé que la concrétisation de ces lois doit obéir à l’impératif de se projeter dans l’avenir, tout en tenant compte de la situation actuelle et des attentes, dans la perspective de parachever la mise en œuvre des dispositions de la Constitution de 2011 ayant marqué une étape historique sur la voie de la réconciliation du Maroc avec son Histoire et sa culture.
Les représentants de la FNAA pour son part, estimé que le processus de la mise en œuvre de ces lois organiques requiert une approche globale respectant les différents aspects culturels, linguistiques, identitaires et économiques.
Source : (MAP)
Brahim BEN-HAMMOU
Chef de Service Rédaction MapAmazighe.