Le 14 mai dernier, une jeune femme de 24 ans, de Tubas en Cisjordanie, a été arrêtée par l’armée d’occupation israélienne. Elle est actuellement détenue à Al Jalameh , une prison israélienne. Sa famille et ses amis craignent pour sa sécurité. On lui a refusé l’accès à un avocat et, depuis son enlèvement, elle n’a pas été autorisée à quelque contact que ce soit avec ses proches.
Vers 3 heures de l’après-midi mardi , la voiture de Sireen a été arrêtée à un point de contrôle sur la route entre Naplouse et Tubas, en Cisjordanie. Après un bref interrogatoire par les forces israéliennes d’occupation (FIO) , elle a été incarcérée, tout comme l’autre passager de la voiture. Aux premières heures du mercredi, les FIO ont investi la maison familiale de Sireen, tandis que son père, Khalid Sawafteh, sa mère, trois de ses frères, ses belles sœurs et leurs deux jeunes enfants étaient endormis.
25 jeeps des FIO ont pénétré dans la ville de Tubas. 20 militaires sont entrés dans la maison, tandis que plus de 100 autres se tenaient au coin de la rue. La famille et les petits enfants ont tous été confinés dans une pièce, tandis que leur maison était fouillée de fond en comble . Les FIO se sont emparé de tous les ordinateurs, laissant les proches de Sireen en état de choc.
Tubas se trouve dans la zone A, définie lors des accords d’Oslo selon un accord passé entre l’Autorité palestinienne et le gouvernement israélien. « Légalement », elle est sous total contrôle civil et militaire palestinien. Il est interdit aux Israéliens tant civils que militaires de pénétrer dans la zone A, et toute incursion dans ce secteur est considérée comme enfreignant cet accord. En dépit de quoi, les FIO continuent à mener des « opérations » en zone A.
L’ incursion illégale de mercredi matin a déclenché des protestations à Tubas. Les soldats israéliens ont lancé vers les habitants qui se regroupaient des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes. Omar Abed al-Razaq, 20 ans, étudiant à l’université de Naplouse, a été blessé. A l’hôpital de Naplouse, son état est jugé stable mais préoccupant. Il a perdu plusieurs doigts et reste incapable de communiquer avec ses visiteurs. On ne connaît pas encore toute l’étendue de ses blessures. Le responsable de l’Association des prisonniers palestiniens à Tubas, Mahmud Sawafteh, a dénoncé ces incessants raids israéliens qui, dit-il, provoquent « peur et panique chez les habitants » . http://www.maannews.net/eng/ViewDet…
Depuis son incarcération, Sireen a été autoritairement transférée hors des Territoires palestiniens occupés vers une prison israélienne à Haïfa, dans le nord d’Israël, une pratique illégale selon le droit international. L’article 49 de la Quatrième Convention de Genève établit que « le transfert forcé, individuel ou de masse, de même que la déportation de personnes sous statut protégé, d’un territoire occupé vers le territoire de la Force d’occupation, est interdit, quels qu’en soient les motifs ». L’article 76 pose clairement que « des personnes protégées accusées de délits seront détenues dans le territoire occupé, où elles devront purger leur peine au cas où elles seraient condamnées ».
Jeudi dernier, des avocats agissant pour la cause de Sireen ont tenté d’entrer dans la prison israélienne où elle se trouve. L’entrée leur en a été refusée. La jeune femme a comparu lundi devant un tribunal, les mains menottées et les jambes entravées. L’accusation fallacieuse portait sur du militantisme sur internet, par la création d’une page Facebook considérée comme une « menace » pour la « sécurité » de la région.
Sireen est engagée dans la campagne non violente pour les droits humains en Palestine. Elle a étudié l’informatique à l’université ouverte de Tubas. Pendant ses études, elle a été activement impliquée dans un projet de jumelage entre Tubas et l’université du Sussex, en Angleterre. Elle a fait partie d’une délégation d’étudiants palestiniens qui ont visité le Royaume Uni pour resserrer les liens et développer des amitiés.
Rashed Kahled, le frère aîné de Sireen, déclare : Notre famille est extrêmement inquiète pour Sireen, et nous voudrions tant qu’elle nous revienne bientôt. Ma mère est profondément attristée, elle est angoissée et ne peut plus dormir. Comment pouvons-nous être sereins ? Nous ne savons pas ce qui se passe et nous ne sommes pas autorisés à la voir.
Beaucoup de Palestiniennes emprisonnées subissent des outrages durant leur détention. Elles sont souvent enfermées dans les mêmes cellules que des prisonnières israéliennes. Ce qui conduit fréquemment à des humiliations, des menaces et des agressions commises en toute impunité par les détenues israéliennes.
Adameer , une association de soutien aux prisonniers palestiniens et de défense des droits de l’Homme, rapporte que les détenues palestiniennes « sont soumises à des formes de torture psychologique et de traitements illégaux tout au long de leur arrestation et de leur détention, y compris à diverses violences sexuelles, telles que coups, insultes, menaces, fouilles corporelles et harcèlement sexuel explicite ».
Lors de leur arrestation, elles ne sont pas informées du lieu de leur détention et il est rare qu’on leur explique quels droits sont les leurs lors des interrogatoires. Ces techniques de torture et de maltraitance sont utilisées non seulement comme moyens d’intimidation, mais aussi comme instruments d’humiliation pour contraindre les Palestiniennes à avouer n’importe quoi. http://www.addameer.org/etemplate.p…
Sireen a comparu pour la deuxième fois au tribunal mercredi dernier. Les juges ont prolongé sa détention pour une nouvelle période de six jours. Elle comparaîtra de nouveau lundi, et il se peut que sa détention soit de nouveau prolongée.
Soutenez tous les prisonniers palestiniens. Agissez pour Sireen.
Signez la pétition : http://www.change.org/en-GB/petitio…
(Traduit de l’anglais par Anne-Marie PERRIN pour CAPJPO-EuroPalestine)
CAPJPO-EuroPalestine