L’avocat Faris Ziyad, de l’Association Addameer de Soutien aux Prisonniers et de défense des Droits de l’Homme, a effectué une visite à la clinique de la prison de Ramleh, dimanche dernier 2 juin 2013. Là, il a rencontré deux prisonniers palestiniens possédant la citoyenneté jordanienne, Abdallah Barghouti et Muhammad Rimawi. Ils sont tous les deux en grève de la faim, en même temps que trois autres prisonniers jordaniens : Hamza Othman, Alaa Hamad et Mit’ib Mar’ee. Tous les cinq prisonniers font les mêmes demandes.
Abdallah Barghouti (âgé de 41 ans) qui est du village de Beit Rima dans le gouvernorat de Ramallah, a dit à l’avocat d’Addameer, Faris Ziyad, qu’il a commencé sa grève de la faim le 2 mai 2013 tandis qu’il était à la prison de Gilboa. Quand il a annoncé sa grève, il a été transféré dans une section de la prison avec des prisonniers civils pendant 14 jours. Il a ensuite été transféré à la Prison d’Al-Jalameh le 15 mai 2013 pour un interrogatoire au sujet de sa grève de la faim. Le 19 mai 2013, il a été amené à l’hôpital de la prison de Ramleh. Il a refusé de prendre de l’eau durant toute la durée de ses interrogatoires à Al-Jalameh.
Barghouti a confirmé à l’avocat d’Addameer que 5 des prisonniers jordaniens qui ont annoncé leur grève de la faim le 2 mai 2013 des prisons de Ramon, Naqab et Gilboa sont unis dans leurs revendications, affirmant la force de leur détermination et leur volonté de s’engager dans une bataille de longue durée. Il a déclaré qu’ils n’arrêteront pas leur grève de la faim jusqu’à ce que leurs demandes soient satisfaites.
Pour ce qui est des raisons de la grève de la faim, Barghouti a précisé que les revendications des grévistes de la faim jordaniens sont les suivantes :
1. Qu’ils soient libérés des prisons israéliennes et qu’ils purgent leur peine dans les prisons jordaniennes conformément à l’Accord de Wadi Araba entre la Jordanie et Israël. Cet accord a été antérieurement appliqué au cas du prisonnier Sultan Al-Ajouli, qui a été transféré en détention jordanienne conformément à l’accord.
2. Que l’Occupation révèle les endroits où se trouvent les prisonniers jordaniens manquants, qui sont au nombre de 20.
3. Que l’Occupation retirent les martyrs des “tombes numérotées” dans lesquelles les prisonniers qui sont morts en détention sont actuellement conservés dans des tombes sans nom.
Il est important de noter qu’Abdallah Barghouti a écopé de la peine la plus lourde prononcée par un tribunal militaire dans l’histoire de l’occupation israélienne (67 condamnations à perpétuité) et est détenu depuis le 5 mars 2003.
Quant au prisonnier Muhammad Rimawi (âgé de 47 ans) qui est du village de Beit Rima dans le gouvernorat de Ramallah , il est toujours en grève de la faim illimitée qu’il a annoncée le 2 mai 2013 à la Prison de Ramon. Il a été transféré à l’hôpital d’Al-Ramleh le 22 mai 2013 et n’a bu que de l’eau. En ce qui concerne sa santé , Rimawi a précisé que, avant la grève de la faim, il souffrait d’une inflammation des poumons et des intestins tout comme de la fièvre méditerranéenne . Suite à sa grève de la faim il est actuellement affecté d’une extrême fatigue. Il a confirmé que l’administration de la prison continue à refuser de lui fournir les médicaments dont il a besoin pour ces problèmes de santé pré-existants, à moins qu’ il n’arrête sa grève, une proposition qu’il a catégoriquement rejetée.
Il est bon de noter que Rimawi est détenu depuis le 19 octobre 2001 et qu’il a écopé de trois condamnations à perpétuité.
Et qui plus est, hier à Ramallah, le Centre de Presse du Gouvernement a tenu une conférence de presse à laquelle le Ministre des Prisonniers et des Affaires des Ex-Prisonniers, Issa Qaraqe a participé, tout comme un membre du Comité Central du Fatah, Mahmoud Al-Aloul, et Qadoura Faris, le directeur du Club des Prisonniers. Les orateurs ont annoncé qu’aujourd’hui, 5 juin 2013, 700 prisonniers appartenant aux services de sécurité de l’AP (Autorité Palestinienne) commenceront une protestation par étapes. Ils projettent de refuser de revêtir l’uniforme marron de l’Administration des Prisons Israélienne et de refuser de participer à l’appel. Ils entreprendront d’autres formes de protestation qu’ils vont accroître dans les jours qui viennent. Ces 700 prisonniers protestataires réclament que l’administration pénitentiaire les reconnaisse comme prisonniers de guerre et les transfère à l’intérieur des Territoires Occupés.
Addameer appuie les revendications de tous les prisonniers et détenus et souligne la nécessité de les traiter conformément au droit humanitaire international, précisément aux Troisième et Quatrième Conventions de Genève.
Traduit par Y. Jardin, Groupe de travail prisonniers
Addameer, jeudi 6 juin 2013
Source : http://www.france-palestine.org