7 septembre 2016 – À l’issue d’un séminaire consacré à la manière dont les organisations de la société civile (OSC) font face à des restrictions à multiples niveaux concernant l’espace dans lequel elles agissent dans la région euro-méditerranéenne, EuroMed Droits a publié aujourd’hui un rapport intitulé « Libertés enchaînées : quel espace pour la société civile dans l’EuroMed ?
Ce rapport fait le point sur les obstacles et les répressions auxquels se heurte la société civile dans la région et présente des exemples concrets tirés, entre autres, de Turquie, d’Égypte, d’Algérie, de Syrie, d’Israël et des territoires palestiniens occupés. Ce rapport porte également les recommandations des OSC pour une action conjointe et vise à influencer les politiques de l’UE à cet égard.
Le document insiste sur l’impact des politiques en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme sur les défenseurs des droits humains, et dresse l’inventaire de plus en plus important des mesures répressives, tant dans la loi que dans la pratique, auxquelles les OSC se trouvent confrontées au quotidien : harcèlement judiciaire, surveillance, arrestations arbitraires, torture et assassinats.
EuroMed Droits soutient que la liberté d’association et de réunion est un élément central de la promotion des réformes démocratiques. Le Réseau ne cesse de décrire comment, dans certains pays, l’échec des gouvernements à répondre aux demandes pacifiques de la société civile et aux aspirations du peuple a finalement entraîné des conflits armés (comme en Syrie).
Dans d’autres pays, tels que l’Algérie, l’Égypte ou la Turquie, les lois répressives ciblant les organisations indépendantes, la liberté d’expression et de réunion, et le harcèlement judiciaire des militants et des dissidents sont devenus monnaie courante. Les discours stigmatisants et les campagnes médiatiques de dénigrement conduisent souvent à des formes d’intimidation dirigées contre les défenseurs des droits humains et les opposants politiques, qui font également l’objet d’interrogatoires, d’interdictions de voyager et de gel des avoirs. Le nombre de défenseurs des droits humains et d’opposants politiques à avoir été arrêtés ou poursuivis en justice est effarant. Certains ont même disparu ou ont été tués.
Malgré les garanties juridiques et la rhétorique des « valeurs partagées » en matière de droits humains dans les pays de l’Union européenne, EuroMed Droits affirme que la société civile européenne subit également des pressions croissantes. Les mesures d’austérité ainsi que les lois antiterroristes sont de plus en plus utilisées pour légitimer des pratiques qui vont à l’encontre des libertés individuelles et des droits à la liberté de réunion, d’association et d’expression, comme c’est notamment le cas en France, en Espagne ou au Royaume-Uni.
Le séminaire a été organisé en avril 2016 afin d’établir un dialogue ouvert entre les représentants de l’UE, les militants du sud de la Méditerranée et les organisations de la société civile basées à Bruxelles.
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