Dans le cadre du projet intitulé :
« L’intégration régionale du Maghreb : quelles alternatives populaires pour une intégration effective et durable du Maghreb?»
Le Forum des Alternatives Maroc (FMAS),
Le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES),
Et OXFAM,
Avec l’appui de l’UE, lancent une recherche sur « Les coûts du non-Maghreb »
Brève description du projet :
Ce projet vise à contribuer à la prise en compte des dimensions humaine et sociale du développement dans les politiques d’intégration régionale au Maghreb pour l’amélioration des conditions de vie des populations de la région ; notamment en promouvant la participation des organisations de la société civile et des mouvements sociaux dans les espaces de débats et de dialogue entre les acteurs pertinents concernés par l’intégration régionale du Maghreb.
Ainsi, les différentes activités programmées d’ici la mi 2017 dans le cadre de cette dynamique, tenteront de contribuer au renforcement des capacités des associations et des mouvements sociaux et syndicaux, afin de favoriser l’émergence d’un pôle de connaissances, d’expertises et d’influence au niveau des pays de la région qui contribuera à ériger une société civile influente et porteuse d’alternatives pouvant être traduites en politiques économiques respectueuses des dimensions humaines, sociales et culturelles.
Contexte :
De nombreuses tentatives politiques ont été entreprises, depuis 1989, en vue de faire progresser le projet d’intégration maghrébine. La stratégie d’intégration du Maghreb, adoptée à Ras Lanuf en Libye en 1991, projetait la mise en place d’un marché maghrébin commun à l’horizon 2006.
Plus de 20 ans après, force est de constater que cette stratégie d’intégration est un échec cuisant des gouvernants et les peuples en payent le prix.
Le commerce intra-régional au Maghreb enregistre les niveaux les plus bas au monde comparativement aux autres entités régionales. Celui-ci reste inférieur à 3 %, contre 60% au sein de l’UE, 22% pour la Communauté économique des nations de l’Asie du Sud-est (ASEAN) et 20% pour les pays du Marché commun des pays d’Amérique latine (MERCOSUR).
Où résident les blocages ? Les révolutions dans la région ont mis au devant de la scène politique des sujets jusqu’alors confinés à la marge du débat public. Comment lutter contre l’injustice et les disparités sociales, comment accéder au droit au travail et lutter contre le chômage, quelles mesures pour instaurer des Etats de droits, promouvoir la liberté d’expression, la liberté de circulation, la liberté d’association, de réunions, de rassemblement et de manifestations pacifiques ? Quelle stratégie conjointe face au basculement dans la violence et le terrorisme? Dans quelle mesure le conflit du Sahara occidental est-il un facteur de blocage ?
La fermeture de la frontière algéro-marocaine depuis 21 ans malgré les divers appels et autres pressions et l’extrême porosité des frontières, des zones de non droit, la détérioration de la situation socio-économique, la croissance des conflits, le déplacement forcé de populations entières ont contribué au développement de pratiques criminelles et de trafics en tous genres, d’émergence de mouvements intégristes, de corruption et de violations graves des droits de l’homme, en particulier des migrants subsahariens, avec toutes les conséquences néfastes qui en découlent non seulement sur le niveau de vie des populations, sur les relations humaines entre les peuples et les conditions socioéconomiques difficiles des citoyens qui subissent de plein fouet les effets du chômage galopant et de la précarité et le manque d’infrastructures nécessaires au développement de la région.
Par ailleurs, la course aux armements des pays de la région témoigne de la tension dans la région et n’augure rien de positif pour les peuples de la région qui aspirent à la paix, à la démocratie, à l’emploi digne, à la protection de leurs droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux.
Initialement, l’idée d’une construction maghrébine a été portée par les classes politiques et les bureaucrates des différents pays du Maghreb. Par la suite, certaines associations élitistes et académiques ont occupé le devant de la scène pour entretenir la flamme maghrébine. Récemment, on observe un certain activisme de groupes constitués par des hommes d’affaires. Dans tous les cas, et ce malgré le fait que le projet d’un Maghreb uni et pluriel soit largement partagé par l’opinion publique maghrébine dans toutes ses composantes, les sociétés civiles ont été, jusqu’ici, absentes en tant qu’actrices porteuses de ce projet. L’échec des expériences passées interpelle et appelle la société civile à relancer le projet et à se doter d’une vision alternative crédible et populaire.
Il faut rappeler que le contexte actuel de la mondialisation a jusqu’ici favorisé une orientation destinée à renforcer une insertion mondiale verticale des économies maghrébines dans le marché mondial. Ce processus est en passe de marginaliser la nécessité d’une intégration horizontale, à même d’améliorer le pouvoir de négociation de l’ensemble maghrébin et d’ouvrir de nouvelles perspectives de développement.
Le projet de l’ALECA (Accord de Libre Echange Complet et Approfondi) présenté récemment par l’Union Européenne aux pays maghrébins s’inscrit dans la même logique d’insertion mondiale verticale et risque d’aggraver la marginalisation du projet maghrébin.
L’insertion mondiale verticale non accompagnée d’une intégration régionale a contribué à accroitre le chômage, la précarité de l’emploi, les disparités régionales, les inégalités sociales et la fragilité des systèmes productifs des différents pays maghrébins, ainsi qu’à aggraver la dépendance de ces derniers vis-à-vis du capital international à différents niveaux notamment technologique, financier, commercial et alimentaire. …
Les expériences de régionalisation et d’intégration horizontale semblent participer grandement à la réduction de l’impact socioéconomiques sur les sociétés, à l’atténuation des contraintes de la mondialisation et à mieux négocier celles-ci et permet un meilleur positionnement face aux opportunités qui pourraient résulter de ce processus de mondialisation.
Télécharger les termes de référence ici : TdRs Etude sur le cout du non Maghreb