Les associations démocratiques de l’immigration tunisienne depuis toujours mobilisées contre la corruption qui gangrène le pays s’associent à l’appel ci-dessous « la guerre contre la corruption est-elle réellement déclarée ? » et appellent l’ensemble des tunisien(ne)s à l’étranger à faire barrage à ce fléau.
Depuis quelques jours, les Tunisiens découvrent avec un sentiment d’émoi et d’indignation les effets de cette campagne d’arrestations qui vise des affairistes véreux sur lesquels, et depuis longtemps, de graves soupçons pèsent sur eux : activités douteuses, des grands contrebandiers, d’anciens cadres de la Douane suspectés de corruption et impliqués dans le commerce parallèle… La Commission de confiscation a d’ores et déjà procédé à la confiscation des biens de certains d’entre eux.
Tout en exprimant notre soutien à cette campagne de salubrité publique qui constitue un début de concrétisation de l’un des objectifs de notre Révolution, nous tenons toutefois à affirmer que :
Cette campagne ne doit en aucune manière être sélective. Les arrestations doivent s’inscrire réellement dans un processus de démantèlement de tout le système de la corruption qui, au mépris de toutes les lois, gangrène encore la société tunisienne et met en péril l’institution étatique elle-même.
Les procédures légales et les normes de la justice équitable doivent être observées pour tous les acteurs publics afin d’éviter les risques d’abus, mais aussi les atteintes aux libertés ainsi que les possibles règlements de comptes, fussent-ils, sous couvert des recours « judiciaires ».
La justice doit examiner les affaires qui lui seront soumises en toute indépendance, sans pression aucune ; afin que nous, citoyens de ce pays, puissions en toute objectivité, constater la souveraineté de la loi et apprécier l’engagement résolu des autorités publiques dans la lutte contre le fléau de la corruption.
Nous tenons également à souligner que la détermination du gouvernement à combattre la corruption suppose également le respect du processus de la Justice transitionnelle.
En conséquence, nous appelons le gouvernement à retirer le projet de loi dit de réconciliation économique et financière car, son maintien, ne peut que semer le doute sur sa ferme détermination à s’attaquer durablement et sans exclusive à la corruption, sous toutes ses formes.
29 mai 2017
Le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme CRLDHT
Association vigilance pour la démocratie et l’État civique (Yakhadha)
Associations démocratiques de l’immigration tunisienne :
– Association Démocratique des Tunisiens en France – ADTF
– Association des Tunisiennes et Tunisiens de Suisse – ATTS
– Association des Tunisiens de l’Isère Citoyens des Deux Rives – l’ATI-CDR
– Association vigilance pour la démocratie et l’Etat civique (Yakhadha)
– Comité de Vigilance pour la Démocratie en Tunisie – Belgique – CVDT
– Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme CRLDHT
– Fédération des Tunisiens Citoyens des deux Rives – FTCR
– Réseau Euro Maghrébin Citoyenneté et Culture – REMCC