La Jmâa de Rhaouna à Sidi Yahya Lgherb a procédé, le mercredi 1er juin, à la distribution de parcelles de terrain aux collectivistes, en compensation pour le transfert des terres à la société immobilière Al Omrane, en adoptant des critères discriminatoires. En effet, les hommes se sont vu attribuer au moins trois lots (dont un commercial) contre un seul lot pour les femmes. L’ADFM considère que cette opération est une grave violation de la Constitution, qui stipule l’égalité entre les femmes et les hommes dans tous les droits et un manquement aux directives du Ministère de tutelle, notamment de la circulaire N°17 publiée le 30 mars 2012, qui prévoit que les femmes et les hommes bénéficient sur un pied d’égalité de tous les bénéfices des terres collectives.
L’ADFM, en tant qu’organisation qui soutient les femmes Soulaliyates dans leur combat pour l’égalité et la citoyenneté, exprime son étonnement quant à l’approche adoptée par les autorités régionales qui ont validé ces décisions au prétexte que « les membres de la tribu approuvent la discrimination ». L’ADFM déplore par ailleurs le mutisme et la non intervention des autorités compétentes pour redresser, à temps, cette situation qui non seulement est une grave régression sur les avancées réalisées vers la reconnaissance des droits des femmes Soulaliyates mais qui affecte également la vie de 267 femmes de cette Jmâa ainsi que celles de leurs familles.
Eu égard à ce qui précède, l’ADFM appelle le Ministre de l’Intérieur, en sa qualité de tuteur sur les terres collectives, à prendre des mesures urgentes et immédiates, prévues par la loi, pour remédier à cette situation et réparer le préjudice subi par les femmes de Rhaouna.
Association Démocratique des Femmes du Maroc
Rabat, le 07 juin 2016