Il y a un an, le monde se rassemblait pour finaliser un nouvel accord pour résoudre la crise climatique. Ensemble, les États se sont engagés à « conten[ir] l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et [à] poursuiv[re] l’action menée pour limiter l’élévation à 1,5°C par rapport aux niveaux pré-industriels, étant entendu que cela réduirait sensiblement les risques et les effets des changements climatiques ».
L’accord de Paris est désormé entré en vigeur, et le temps est venu de respecter les engagements qu’il contient.
Les conséquences du réchauffement climatique se font déjà sentir, comme en attestent la fonte de l’Arctique, le blanchiment du corail dans le Pacifique, les sécheresses en Afrique, les ouragans et typhons toujours plus forts et plus fréquents dans nos oécans, et les nouveaux défis que chaque jour apporte partout dans le monde. L’engagement à poursuivre les efforts pour limiter le réchauffement globale à 1,5°C constitue un nouvel objectif fort, en particulier pour les pays les plus vulnérables et les communautés qui ressent déjà le poids des impacts toujours plus importants de la crise climatique. Mais cette ambition nécessaire s’accompagne de responsabilités et de défis.
La recherche a permis de nous montrer que le carbone lié à la production actuelle de combustibles fossiles, si elle allait à son terme, nous amènerait au-dessus des objectifs mondialement adoptés de maintenir le réchauffement nettement en-dessous des 2°C et de poursuivre les efforts pour le contenir à 1,5°C.
Le budget carbone mondial associé à l’une comme à l’autre des températures à ne pas dépasser sera épuisé par les projets fossiles en cours d’exploitation. En réalité, certains de ces projets fossiles devront même être abandonnés avant terme pour préserver des chances suffisamment élevées de rester en-dessous de la barrière des 2°C, a fortiori des 1,5°C.
Maintenant que nous savons cela, le défi n’a jamais été aussi clair. Pour être à la hauteur des objectifs posés par l’accord de Paris, et pour préserver notre climat pour les générations à venir, la production de combustibles fossiles doit immédiatement entrer dans une phase de déclin organisé, et les énergies renouvelables doivent être développées pour rapidement prendre leur place dans le cadre d’une transition juste.
C’est pourquoi nous, XXX organisations de la société civile représentant XX millions de personnes à travers le monde, demandant aux dirigeant.e.s du monde entier de mettre immédiatement fin à tout nouveau développement fossile et de mettre en œuvre une transition juste vers des énergies renouvelables à travers un déclin organisé de l’industrie des combustibles fossiles.
Nous pouvons y parvenir. À travers un déclin programmé qui réduise la production de combustibles fossiles en garantissant une transition fluide et juste vers une économie de l’énergie plus sûre, nous pouvons protéger les salarié.e.s du secteur fossile, protéger les communautés, proposer un accès à l’énergie aux plus pauvres, et développer les renouvelables aussi rapidement que nous tournons la page des combustibles fossiles.
Dans la mesure où les pays riches ont une responsabilité historique à agir, ils devraient apporter leur soutien aux pays plus pauvres pour les aider à développer l’énergie non-carbonée et soutenir le développement économique dans le cadre de leur contribution à l’action mondiale, en donnant la priorité à la nécessité de parvenir à un accès universel à l’énergie. La bonne nouvelle étant que les énergies renouvelables peuvent – et qu’elles doivent – remplir ce vide et alimenter un futur énergétiquement propre.
Le monde peut décider de se lancer dans la mise en œuvre de ce déclin organisé de l’industrie des combustibles fossiles et dans la transition vers l’énergie renouvelable. Ou il peut reporter l’action à plus tard et provoquer un cataclysme économique et le chaos climatique. Le choix est donc clair.
Le premier à faire en ce sens est simple : cesser de forer et de creuser. Plus aucun nouveau développement de projets fossiles, plus aucune exploration de nouveaux gisements, plus aucune extension de projets fossiles existants. Nous devons laisser les fossiles dans le sol.
Pour signer cette lettre ouverte, rendez-vous ici.